Présentation Aranea Bellaqua

Ses grands yeux verts, souvent plongés dans le vide, vous transpercent s'ils vous croisent. Bien que rêveuse et très intuitive, Aranea est également capable de faire preuve d'un rigorisme intellectuel à toute épreuve, doublé d'un perfectionnisme maladif. Sa mémoire très sélective et sa maladresse de petite fille lui jouent souvent des tours, elle-même s'estime extrêmement chanceuse par le seul fait d'être encore en vie. Hypersensible à l'imagination fertile, elle cogite en permanence et ne peut s'empêcher d'apporter sa patte à tout ce qu'elle touche. Elle s'installe souvent en hauteur pour lire, aussi naturellement que si elle prenait une chaise : dans un arbre, sur un toit, le rebord d'une fenêtre au 11ème étage... Cette somnambule occasionnelle est également très attachée à ses rêves, à leur interprétation symbolique (et parfois prémonitoire) ainsi qu'à sont tarot offert à ses 16 ans par sa grand-mère italienne. Allergique au lactose et à l'irrespect, elle défend la Vie quelque soit sa forme, vegan empathe et altruiste. Amoureuse des forêts, de la mer et des bibliothèques, son visage se ferme dès qu'un être humain veut entamer la conversation, à moins que ses hobbies ne soient abordés : Nature, musique classique et folk, cuisine, psychologie, Arts et surtout ésotérisme. Alors elle se lance dans un monologue précipité, les yeux écarquillés par l'exaltation. On la croirait presque folle..

La famille Bellaqua [prononcer BellaKWa], basée à Milan et quelque peu éparpillée en Lombardie (Nord de l'Italie), possédait une emprise économique et politique considérable sur cette région avant d'être lourdement affaiblie par la Seconde Guerre mondiale. Certaines valeurs, telles que la tolérance, furent délaissées pour mieux survivre au régime en place, et les quelques réfractaires à ces remaniements partirent sans laisser de trace : certains fuirent à l'étranger, la plupart gardèrent le silence et leurs biens, tandis que d'autres disparurent contre leur gré... Aujourd'hui, bien que les tensions se soient apaisées au sein de la famille, les valeurs les plus anciennes n'ont jamais pu être restaurées.


Maria Bellaqua était âgée de tout juste 18 ans lorsqu'elle quitta ses parents et l'Italie, mue par un violent besoin d'espace et de découvertes. Son altruisme à toute épreuve désapprouvait les nouveaux codes familiaux. C'étaient les années 80 : elle arpenta l'Europe en tous sens ainsi que quelques autres continents, tissant de nombreux contacts sans jamais s'installer. Puis elle devint mère, et tout s’arrêta : elle acheta une petite maison dans le Sud-Ouest de l'Angleterre, en marge d'une ancienne station balnéaire. Le décor était grandiose : les forêts d'un vert émeraude sont légions dans le Devon, et certaines s'étendent même jusqu'au bord des falaises, surplombant des criques de galets noirs. C'est là que naquit Aranea.
Polyglotte, sa mère l'éleva seule tout en donnant des cours de langues pour sustenter la petite famille. Habituée à ne dépendre de personne, elle lui fit l'école à la maison, dont les cours étaient largement enrichis par des enseignements artistiques. La petite Aranea apprenait vite et bien, occupant le temps restant en bouquinant des contes et légendes du monde entier, jouant du piano et du whistle (pipeau irlandais/écossais) et créant sans cesse de petits objets, des contes et des chansons. Lorsqu'elle fut assez grande pour que sa mère, très protectrice, lui accorde de sortir seule, elle passa le plus clair de son temps à arpenter les forêts et les falaises, accompagnée de son fidèle whistle, d'un carnet et d'un couteau de poche. Imperceptiblement, elle changea : la petite lady était devenue un habitant de la forêt et des récifs. Elle grimpait aux arbres avec agilité, cueillait les simples et les champignons et nageait loin dans l'eau glaciale. Son sens du bricolage se mit au service de sa double-vie, elle construisit différents modèles de cabane et y dormait parfois, rendant folle sa mère. Elle apprit et inventa nombre de recettes, se spécialisant dans les processus de macération et fermentation : les bouteilles d'alcools fleurissaient dans la cave, aussi vite qu'elles en disparaissaient...
Malgré les apparences, Aranea n'était pas heureuse : d'un naturel mélancolique, les fréquentes disputes qui éclataient avec sa mère la dévastaient. Maria, ex-mondaine attachée aux bonnes manières et au prestige social, ne voyait pas d'un bon œil les habitudes de sauvageonne que prenait sa fille. Elle la scolarisa en espérant ainsi la remettre dans le droit chemin, mais l'araignée était résolument solitaire, activant les pires phobies de ses condisciples : harcelée, elle parvint tout de même à conserver ses excellentes notes et fut acceptée dans une des meilleures universités du Royaume-Uni, juste derrière Oxford et Harvard : the University College of London.


Son entrée dans la prestigieuse école, en 2013, marque un tournant dans sa vie : exilée, elle quitte le Devon pour s'installer dans le centre de Londres, habitant une petite chambre étudiante à quelques rues de l'UCL. Les 10.000£ et quelques de frais d'inscriptions ont été intégralement payés par une bourse, tandis qu'elle donne des cours particuliers de piano pour subvenir à ses frais de londonienne. L'absence de nature, le bruit et les gens la font à nouveaux rentrer en elle-même : elle se plonge dans ses études et parfois l'alcool. Elle n'a aucune idée de son avenir mais emmagasine un nombre effroyable de connaissances, rôdant à la British Library comme un rat dans un grenier. Sa soif de connaissances dépasse amplement ses études littéraires : profitant de son accès privilégié aux bibliothèques, elle lit nombre d'ouvrages ésotériques qui viennent éclairer sous un autre jour son expérience de la Nature et ses rêves. Après la théorie viendra la pratique...